Accident de Puisseguin : les normes de sécurité n’ont pas changé selon le collectif des victimes

Trois ans et demi après la tragédie routière du 23 octobre 2015, le collectif des victimes de l’accident de Puisseguin a été reçu, ce mercredi, par le juge d’instruction de Libourne en charge du dossier. Les familles sont ressorties en colère.

Plusieurs dizaines de personnes réunies dans la mairie de Puisseguin ce mercredi face au juge pour faire le point sur l’enquête. Depuis ce jour dramatique, elles veulent connaitre la vérité et surtout savoir ce qui a été fait pour que cela ne se reproduise pas. La collision entre un camion et un autocar avait fait 43 morts, en grande majorité des membres d’un club du 3ème âge de Petit-Palais en route pour une excursion dans le Gers. Seules huit personnes ont survécu à l’accident, le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune en 1982 (53 morts).

Concernant l’instruction elle-même, le juge a précisé qu’elle durerait encore un an, voire un an et demi et que de nouvelles investigations vont avoir lieu. À l’heure qu’il est, impossible de savoir si l’enquête débouchera sur un non-lieu ou des poursuites.

L’accident peut se reproduire demain, les normes n’ont pas changé — Maitre Marie Mescam

L’enquête judiciaire reprend une bonne partie de l’enquête réalisée par le BEATT, le Bureau Enquêtes Accident du Transport Terrestre dont les conclusions ont été rendues en juillet 2017. Le problème, selon Marie Mescam, l’une des avocates des victimes et familles de victimes, c’est que les normes de sécurité n’ont pas changé pour les autocars depuis la catastrophe de Puisseguin : "Il nous a été confirmé qu’il n’y avait pas de possibilités de poursuites puisqu’on était dans le respect des normes, parce que le bus respectait les normes qui sont toujours en vigueur aujourd’hui, notamment en matière de résistance au feu, et de la toxicité dégagée lors d’un incendie. On est sur une toxicité des fumées très importantes puisque les experts nous ont indiqué que les produits dégagés lorsque le bus a pris feu, et les matériaux qui équipaient le bus ont pris feu, on est sur des choses qui sont comparables au Zyklon B [NDLR : le gaz utilisé par les nazis dans les camps d’extermination de la dernière guerre]. Cela veut dire que ce drame peut se reproduire demain."

Le collectif des victimes en colère

Le collectif des victimes a donc fait part hier de sa colère en constatant que rien n’avait donc changé depuis la catastrophe de Puisseguin concernant les normes de sécurité dans les autocars. Et pourtant, rappelle maître Marie Mescam, c’était l’une des promesses faites par Elisabeth Borne, la ministre des transports, lorsqu’elle avait reçu le collectif, en octobre 2017.

Source : France Bleu
Auteur : Ezequiel Fernandez et Pascal Pierozzi
Date : 26/02/2018

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