Publié par 20 Minutes le lundi 27 septembre 2021
M.F avec AFP
Sid-Ahmed GHLAM devant les juges ce lundi. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour un projet d’attentat contre une église de Villejuif (Val-de-Marne) et le meurtre d’Aurélie Châtelain en 2015, cet algérien de 30 ans est présenté à la cour d’assises spéciale de Paris pour son procès en appel. Celui-ci est prévu jusqu’au 29 octobre.
L’ancien étudiant comparaît aux côtés de cinq autres individus, dont un libre, accusés de lui avoir apporté, à des degrés divers, un soutien logistique. L’ex-compagnon de la victime, une jeune mère de famille âge de 32 ans au moment des faits, son père et sa belle-mère étaient présents devant la cour, présidée par Emmanuelle Bessone.
Sid-Ahmed Ghlam se présente comme repenti
Sid-Ahmed Ghlam a été arrêté en avril 2015 peu après son crime. Son nom est lié à ceux de plusieurs protagonistes des attentats du 13 novembre 2015, dont le procès s’est ouvert au début du mois. En première instance, il a été condamné à la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans et d’une interdiction définitive du territoire français à l’issue de sa peine. Lors de ce procès, il avait soutenu être en voie de déradicalisation et s’était présenté comme « un repenti », sans convaincre les juges.
Il avait également soutenu que son projet d’attaque contre une église était juste destiné à « faire peur » aux paroissiens et affirmé s’être volontairement blessé par balle à la cuisse pour échapper « aux représailles » de ses commanditaires en Syrie.
Lumière sur le rôle des « logisticiens » de Daech
L’accusation soutient au contraire que Sid-Ahmed Ghlam a bien abattu Aurélie Châtelain pour lui voler sa voiture et qu’il s’est blessé accidentellement en remettant l’arme à sa ceinture. Sa blessure l’a contraint à renoncer à son attentat. Seules des traces ADN et du sang de l’accusé ont été retrouvées dans la voiture d’Aurélie Châtelain et sur l’arme du crime.
Un imposant arsenal a été en outre retrouvé dans le véhicule et au domicile de l’étudiant, ainsi que du matériel de propagande de Daech. Son premier procès a également permis de faire la lumière sur le rôle des « logisticiens » de Daech, chargés d’aider les auteurs d’attentats à commettre leurs actes.
Parmi ses coaccusés, Rabah Boukaouma, considéré par l’accusation comme le « logisticien en chef » de l’opération, a été condamné à trente ans de réclusion, dont une période de sûreté des deux-tiers. Des peines de quinze et vingt-cinq ans de réclusion ont été prononcées contre deux autres complices Abdelkader Jalal et Farid Brahami.