ATTENTATS DE 2016 À BRUXELLES : LE PROCÈS S’EST OUVERT AVEC SALAH ABDESLAM SUR LE BANC DES ACCUSÉS

En mars 2016, deux hommes se font exploser dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et un autre dans une station de métro de la capitale européenne faisant 32 morts. Dix hommes, dont Salah Abdeslam, sont jugés à partir de ce mercredi

Le procès des attentats djihadistes de 2016 à Bruxelles s’est ouvert ce mercredi matin dans la capitale belge avec le tirage au sort des jurés. Il s’agit d’un nouveau procès pour Salah Abdeslam, condamné en juin en France à la perpétuité incompressible pour sa participation à la préparation des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis).

En mars 2016, la même cellule djihadiste - repliée en Belgique où elle s’était en partie constituée en septembre-octobre 2015 - avait perpétré des attentats-suicides à Bruxelles, également revendiqués par le groupe État islamique (EI). À l’époque, ces djihadistes ont d’autres projets en tête, notamment de frapper l’Euro 2016 en France. Mais ils agissent dans la précipitation quelques jours après l’arrestation d’Abdeslam, à Bruxelles le 18 mars.

Dix accusés

Le 22 au matin, deux hommes se font exploser dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et un autre dans une station de métro de la capitale européenne. Bilan : 32 morts et plusieurs centaines de blessés.

Neuf hommes sont attendus dans le box dont Salah Abdeslam et son ami d’enfance de Molenbeek, Mohamed Abrini. Un dixième, Oussama Atar, dirigeant de la cellule, sera jugé en son absence car il est présumé mort en Syrie. Au total, six de ces dix accusés ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve qui s’est tenu, pour les attentats du 13 Novembre, de septembre 2021 à juin 2022 à Paris.

Face aux accusés, les rangs des victimes seront fournis. Selon le parquet fédéral, plus de 1 000 personnes se sont déjà constituées parties civiles pour obtenir la réparation d’un préjudice. Cela fait de ce procès, prévu jusqu’à juin 2023 à l’ancien siège de l’Otan de Bruxelles, le plus grand jamais organisé devant une cour d’assises en Belgique.

Stress post-traumatique

« Je ne m’attends pas à beaucoup de réponses », explique Sandrine Couturier, partie civile. « Mais j’ai envie de me confronter à ce que l’être humain est capable de faire, il faut que j’accepte que tout le monde n’est pas bon ».

Présente sur le quai du métro Maelbeek au moment où le kamikaze a déclenché ses explosifs dans une rame, cette directrice d’association souffre encore de stress post-traumatique six ans et demi plus tard. Des « pertes de mémoire » et « problèmes de concentration » qui resurgissent à l’approche du procès.

Les épisodes d’anxiété et de dépression sont encore très fréquents pour les rescapés et témoins. Sébastien Bellin, ancien basketteur professionnel qui devait s’envoler de Zaventem pour New York le 22 mars, a perdu l’usage d’une jambe dans l’attentat. Il dit aujourd’hui ne pas ressentir de haine contre les auteurs. « Cela pomperait l’énergie dont j’ai besoin pour me reconstruire. »

Ce mercredi, l’audience a démarré par la formation du jury populaire. À l’inverse de la France, où ils sont soumis à une cour d’assises spéciale, les crimes terroristes sont encore jugés en Belgique par 12 citoyens tirés au sort pour assister trois magistrats professionnels.

Après la formation du jury, les débats doivent s’ouvrir le 5 décembre.

Crédit photos : Article Par SudOuest.fr avec AFP Publié le 29/11/2022

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