En mars 2012, trois parachutistes, trois écoliers juifs et leur professeur perdaient la vie, lors d’une série d’attentats terroriste menés par Mohamed Merah à Toulouse (Occitanie). Dix ans après, citoyens, élus, militaires, représentants de la communauté juive se sont recueillis lors d’une cérémonie commémorative, ce samedi 19 mars 2022.
Un « devoir de mémoire »
« Ne pas oublier, surtout ne pas oublier cette barbarie, nous avons un devoir de mémoire », témoigne Anne-Marie Guyot, 58 ans, militante dans l’association Imad, fondée par la mère d’Imad Ibn Ziaten, le premier soldat tué.
Une terrible semaine, du 11 au 19 mars 2012, en pleine campagne présidentielle. Camouflé sous un casque de motard, Mohamed Merah tuait sept personnes au nom du djihad, à bord d’un scooter, avant d’être abattu.
Devant une plaque commémorative près de la mairie, Anne-Marie a déposé huit roses. La dernière pour Loïc Liber, le militaire qui a survécu à la tuerie du 15 mars devant la caserne du 17e RGP de Montauban. Il est sorti tétraplégique de l’attaque qui a tué Mohamed Legouad et Abel Chennouf.
Une menace terroriste toujours présente
À l’école juive Ozar Hatorah, on se souvient de Gabriel et Arié Sandler, deux frères de 3 et 6 ans, et de Myriam Monsonego, 8 ans, abattus avant d’entrer en classe. Pour Pierre Lasry, ex-responsable de l’association des parents d’élèves, le souvenir est encore douloureux. « Dix ans après, on en a tous la moindre seconde gravée en nous, on en a des séquelles, pour des jeunes gens de 10, 15, 18 ans, imaginez ce que ça peut laisser comme séquelles… »
Depuis les meurtres du tueur au scooter, la menace terroriste n’a pas disparu, bien au contraire. « Ce serait une erreur de croire que l’islamisme s’est arrêté, il continue d’agir à bas bruit », rappelle le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Pour qui cette cérémonie est l’occasion de « réarmer moralement la société à travers un sursaut républicain. »
Les commémorations se poursuivent dimanche 20 mars. Un concert doit rassembler 2 000 invités, dont les présidents français Emmanuel Macron et israélien Isaac Herzog, les anciens chefs d’État François Hollande et Nicolas Sarkozy, des représentants du culte musulman et des centaines de personnalités de la société civile.
Date : 19 mars 2022
Auteur : Ouest-France
Source : Ouest-France
