INCENDIE DE LUBRIZOL I LE DÉPARTEMENT ET LA RÉGION CHOISISSENT LA VOIE AMIABLE

Révélation du média d’investigation normand « Le Poulpe », partenaire de « Médiapart », le département de Seine Maritime ainsi que la région de Normandie ont choisi la voie amiable dans l’affaire de l’incendie de l’usine Lubrizol et des entrepôts de Normandie Logistique, survenu à Rouen le 26 septembre 2019.

L’incendie survenu sur le site industriel classé SEVESO, avait engendré un panache de fumées noires qui s’était étendu sur plus d’une vingtaine de kilomètres. Si dans les suites immédiates de l’incendie, aucun décès n’avait heureusement été à déplorer, il n’en demeure pas moins que la FENVAC redoute l’apparition de conséquences sanitaires graves au moyen ou long terme pour la population locale, et reste donc très vigilante sur cette question, aidée par les associations de victimes de Lubrizol adhérentes à notre fédération, l’ASL et l’UVL. Un lourd préjudice matériel et environnemental est également à déplorer, ayant nécessité de conséquentes opérations de nettoyage.

Malgré un lourd tribut, les deux collectivités locales ont opté, conformément à l’invitation faite le lendemain de l’accident par le préfet, pour une transaction à l’amiable leur interdisant tout recours judiciaire contre la compagnie Lubrizol. C’est ainsi que les deux collectivités n’auront dans cette affaire ni porté plainte contre Lubrizol ni contre X, malgré un préjudice important tant du point de vue de la perte d’attractivité que du déficit d’image du territoire. Difficilement quantifiable, le manque à gagner pour la région et le département n’en est pas moins certain : diminution considérable du tourisme et décote foncière justifiée par la peur de s’installer à proximité d’une zone considérée dorénavant par certains comme contaminée et dangereuse.

Il ressort des révélations du « Poulpe », que les deux collectivités ont réclamé uniquement des dépenses directement liées à l’incendie, d’un montant qui semble sous-estimé au regard du préjudice total consécutif à l’incendie. La transaction à l’amiable de la région s’élève à 1 323 000 €.
Pour le département de Seine-Maritime, le montant n’est que de 114 000 €, et n’intègre pas les frais relatifs aux jours chômés dans les collèges, ainsi que ceux relatifs à l’intervention des centaines de sapeurs-pompiers mobilisés alors lors de la catastrophe, et dont le cout avait été évalué en novembre 2019 par le président du département M. BELLANGER, à près d’un million d’euros.

L’article du « Poulpe » nous apprend également les relations qui unissent ce même M. BELLANGER et Mme Isabelle STRIGA, actuelle présidente de Lubrizol France. Le média indique que tous deux ont à l’époque siégé au sein de l’entreprise de SEDIBEX, elle en tant qu’administratrice, et lui en tant que PDG. Cette même entreprise avait été missionnée pour ramasser les rejets de Lubrizol après l’incendie. Le Poulpe relate que M. BELLANGER avait quitté « ses fonctions de PDG de SEDIBEX au lendemain de son élection à la tête du département, en octobre 2019, deux semaines après l’incendie ».

Retrouvez l’article du « Poulpe » : https://www.lepoulpe.info/incendie-lubrizol-pour-les-collectivites-attaquer-ou-sarranger/

Crédits photo : LP/Jean-Pierre Mauger

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