Léa et Orane : 4 ans d’absence ...

Il y a 4 années, le 22 août 2009, un mini-van transportant des adolescents en colonie de vacances avait un accident en Californie (voir article).

Léo et Orane ont trouvé la mort dans ce tragique accident. Leurs proches et les victimes rescapées ont fondé l’association "Les amis de Léa et Orane" qui est membre de la FENVAC.

Nous reproduisons ci après les mots que Nathalie, la maman de Léa, adresse à sa fille.

Nous vous invitons à visiter le site de l’association et à consulter la page Facebook où est développé tout le contexte de cet accident en cliquant ici

La FENVAC est aux côtés de ces familles et le sera aussi longtemps que cela leur sera utile. La Fédération est bien évidemment partie civile dans l’instruction judiciaire ouverte à Nanterre.


En ce jour funeste du 22 août comme tous les jours de l’année depuis 4 ans tu es dans mon esprit, dans mon âme, dans mon cœur et c’est à toi que je veux m’adresser… Léa, ma fille adorée…

Pour Léa,
Mon amour,

4 ans.
4 années de combats pour s’étourdir et tenter de combler ton absence. 4 années de colère sans cesse ravivée.
4 ans d’un combat nécessaire… qui dérange…

4 ans sans toi, sans ton rire, sans ta voix, sans la chaleur de tes bras.
Et la vie qui file, comme si l’atroce ne s’était pas produit, comme si la mort n’avait pas frappée.
Et la vie qui dure comme si elle avait un sens.

Nos rires complices sont devenus silence, je cherche des réponses muettes dans ton regard figé sur le papier des photos.

Tes copies d’écolière qui jonchent toujours ton bureau, tes vêtements soigneusement rangés dans ton armoire comme si tu allais revenir de ce voyage maudit sont autant de blessures quotidiennes avec lesquelles il faut vivre.

L’été reste ma saison préférée et je sens la chaleur du soleil en songeant à toi allongée dans le noir, inaccessible à mes bras.
Et cette pierre recouverte de fleurs que je voudrais soulever pour m’allonger auprès de toi…et te chuchoter à l’oreille tous les mots que je souhaite te dire…

Ta dernière demeure sera aussi la mienne, une certitude irrémédiable que je vois s’approcher sans crainte, sans hâte, sans regret et sans peur…
M’assoir juste en face, lire et relire ton épitaphe, arroser les fleurs comme un rituel, les tiennes et celles des tombes environnantes, puisque je suis là, sans ne savoir que faire ni que dire…

Se tourner vers le passé et sentir mon cœur se serrer,
Rejoindre le présent et plonger dans les yeux dorés de mon enfant…caresser ses longs cheveux soyeux et pincer ses joues rebondies. Lui tendre la main et lui dire que je suis là…, là, mais ailleurs à la fois…

Puis il y a ce désir toujours plus farouche et dévorant de rétablir la vérité, de conduire le troupeau égaré et lâche sous la lumière de la justice. J’honorerai ma promesse, tu le sais…

Et ce besoin irrépressible de rendre coup pour coup, mot pour mot, et mes mains de mère qui veulent faire mal et sentir la chair tremblante de la racaille affamée, grossière et orgueilleuse.

Et pourtant paradoxalement j’ai cette impression étrange d’être détachée des petites plaies de la vie… je deviens sourde aux larmes hypocrites, aux abonnés aux psychodrames, aux héros de pacotille, aux bonimenteurs en tous genres. Je suis contemplative et presque amusée… J’observe la nature humaine d’un œil plus clément, sans mépris, juste avec un peu plus de recul… J’écoute sans entendre, je laisse croasser les corbeaux, gueuler les gueulards, renifler les pleureuses, car il faut avancer…

J’avance sans toi ma chérie, mais j’avance, et contrairement à beaucoup je sais où je vais…Tu es mon instinct… mon meilleur guide…

Je t’aime.
Maman

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