Déraillement d’un TGV à Eckwersheim : "J’attends que les responsables assument"

Les commémorations du drame ferroviaire d’Eckwersheim auront lieu ce mardi, huit ans après la catastrophe. L’accident avait causé la mort de 11 personnes. Le procès se tiendra au printemps prochain. Nicolas Heury, dont le père est décédé pendant l’accident, explique ce qu’il attend des débats.

Les familles des victimes de l’accident de TGV d’Eckwersheim se retrouvent ce mardi 14 novembre en gare de Strasbourg, pour commémorer la catastrophe ferroviaire qui a couté la vie à 11 personnes en 2015. 42 personnes ont par ailleurs été blessées dans cette rame, qui réalisait un ultime test d’un tronçon de la LGV Est.

"On veut avancer, que chacun reconnaisse ses erreurs"
Huit ans après le drame, un procès se tiendra au printemps prochain. "C’est vraiment une phase cruciale ce procès", souligne Nicolas Heury, habitant de Sarrebourg, dont le père travaillait chez Sistra. Il est décédé dans l’accident. "On sait que notre père ne reviendra plus, mais on veut avancer. Que chaque entreprise, à son niveau, reconnaisse les erreurs qui ont été faites."
L’enquête a montré qu’une vitesse excessive et un freinage trop tardif étaient à l’origine du drame. La SNCF, ses filiales Systra (commanditaire des essais) et SNCF Réseau (gestionnaire des voies) ainsi qu’un conducteur principal, un cadre et un pilote seront jugés pour "blessures et homicides involontaires par maladresse, imprudence, négligence ou manquement à une obligation de sécurité" à Paris du 4 mars au 16 mai 2024.

"Ma plus grande peur est de ressortir de ce procès avec une colère plus grande"
"Ma plus grande peur, c’est qu’ils n’assument pas", redoute Nicolas Heury. "Et que je ressorte de ce procès avec une colère plus grande." Cet homme très posé se rend chaque année aux commémorations. Il s’arrête aussi quand il peut sur les lieux de la catastrophe, où a été installé un jardin du souvenir. Aujourd’hui, il espère qu’il va pouvoir laisser la colère derrière lui. "Elle est toujours présente, mais on ne peut pas la diriger, personne n’a voulu cet accident. On ne peut pas la sortir, elle reste en moi."

Cet article est rédigé par Aurélie Locquet pour Francebleu.

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