JUSTICE I Procès de l’assassinat de Samuel Paty devant la Cour d’assises spécialement composée

Le lundi 4 novembre s’ouvrait, devant la Cour d’assises spécialement composée de Paris, le procès de l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty.

Pour rappel, le 16 octobre 2020, Samuel Paty était assassiné par un jeune terroriste islamiste d’origine tchétchène, Abdoullakh Anzorov, près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine.
L’assaillant était neutralisé par les forces de l’ordre après l’attentat.

Après trois années d’instruction, en novembre 2023, six ex-collégiens mineurs étaient jugés pour leur implication dans ce terrible drame dans un premier procès à huis clos.

Aujourd’hui, huit accusés comparaissent devant la Cour d’assises spécialement composée et seront jugés pendant sept semaines pour leur participation à cet attentat.
Brahim Chnina, Abdelhakim Sefrioui, Priscilla Mangel, Yusuf Cinar, Ismail Gamaev et Louqmane Ingar sont poursuivis pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste » tandis qu’Azim Epsirkhanov et Naim Boudaoud sont poursuivis pour « complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».

La première semaine du procès a été consacrée aux formalités procédurales, l’appel des accusés, l’appel des parties civiles, des témoins et des experts ainsi que la lecture du rapport récapitulatif du dossier par le président de la Cour. Les magistrats se sont également penchés sur les personnalités et les parcours des différents accusés avant d’entendre les proches de Samuel Paty.

Durant la deuxième semaine, c’est l’ancienne principale du collège de Conflans-Sainte-Honorine et plusieurs professeurs qui ont été entendus. Ils semblent tous partager une forme de culpabilité de ne pas avoir pu protéger leur collègue.

La semaine suivante a été dédiée dans un premier temps aux témoignages des proches des deux complices présumés de l’assaillant, Azim Epsirkhanov et Naim Boudaoud, avant qu’ils ne soient eux-mêmes interrogés par la Cour. Les deux accusés ont assuré ne pas avoir eu connaissance des intentions meurtrières d’Abdoullakh Anzorov. Ils ont maintenu la même version qu’en instruction, ils avaient accompagné l’assaillant la veille des faits pour l’achat d’un couteau destiné à son grand-père. Ils estiment qu’ils ont été manipulés par Abdoullakh Anzorov.

La quatrième semaine a été consacrée aux témoignages des proches de Brahim Chnina, l’auteur des premiers messages et premières vidéos concernant le professeur et d’Abdelhakim Sefrioui, ayant contribué à la diffusion de ces vidéos et invectivé publiquement Samuel Paty.

Les deux accusés ont pu s’exprimer à leur tour durant la cinquième semaine du procès.
Brahim Chnina a reconnu avoir commis une erreur mais nie tout acte terroriste. Il a indiqué aux magistrats qu’il voulait juste défendre sa fille ayant subi selon lui, une discrimination.
Abdelhakim Sefrioui a adopté une posture similaire. Durant son interrogatoire, il a cherché à minimiser sa responsabilité dans la commission des faits. Selon lui, il ne se situe qu’à la marge des évènements qui ont conduit à l’assassinat de Samuel Paty.

Les deux prochaines semaines seront consacrées aux interrogatoires des autres accusés, aux plaidoiries des parties civiles, aux réquisitoires des avocats généraux et aux plaidoiries de la défense.

La FENVAC, constituée partie civile dans ce dossier et représentée par Maître Thibault DE MONTBRIAL, continuera de se tenir aux côtés des victimes jusqu’à la fin du procès prévue le 20 décembre prochain.

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