JUSTICE I Procès de l’attentat de Strasbourg : la Cour a rendu son verdict

Le jeudi 4 avril 2024, la Cour d’Assises spécialement composée a rendu son verdict dans le procès de l’attentat de Strasbourg au cours duquel quatre accusés étaient jugés.

Pour rappel, le 11 décembre 2018, Chérif CHEKATT avait perpétré un attentat au marché de Noël de Strasbourg. Cinq personnes avaient perdu la vie et onze autres avaient été blessées. L’assaillant avait été abattu par la police, deux jours plus tard, le 13 décembre 2018. Une vidéo d’allégeance à l’État islamique avait été retrouvée dans une clé USB lui appartenant.

Quatre accusés étaient renvoyés devant la Cour d’Assises spécialement composée, du 29 février au 4 avril 2024. Christian HOFFMANN, Frédéric BODEIN et Stéphane BODEIN étaient poursuivis pour les faits de participation à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’un crime. Audrey MONDJEHI-KPANHOUE était quant à lui renvoyé devant la Cour d’assises pour complicité de crimes d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ainsi que pour participation à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’un crime.

À l’issue de ce procès, Audrey MONDJEHI-KPANHOUE, considéré comme le principal accusé, a finalement été condamné à trente années de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français pour association de malfaiteurs terroriste.

La Cour s’est ainsi alignée sur les réquisitions du parquet quant à la peine prononcée. Elle a cependant écarté la qualification de complicité estimant qu’il n’avait pas été prouvé que l’accusé avait connaissance de l’utilisation de l’arme par l’assaillant le jour de l’attentat.

L’accusé a d’ores et déjà fait appel de cette condamnation.

S’agissant de Christian HOFFMANN, la Cour l’a condamné à cinq années de prison dont six mois avec sursis. Il devra porter un bracelet électronique pour purger sa peine, déduite des années passées en détention provisoire.

Frédéric BODEIN a été condamné quant à lui, à quatre années de prison dont une avec sursis. Ayant effectué également plus de trois ans en détention provisoire, il devra porter un bracelet électronique pour purger le reste de sa peine.

Son frère, Stéphane BODEIN, considéré comme n’ayant joué aucun rôle actif dans la survenance de cet attentat, a été acquitté.

À l’annonce du verdict, les parties civiles se sont montrées soulagées.

Mostafa Salhane, chauffeur de taxi pris en otage par Chérif CHEKATT le jour de l’attentat, a soutenu « On est satisfait parce que la justice nous a écoutés, elle a fait la lumière sur les éléments de ce dossier. ».

Audrey WAGNER et son conjoint, parties civiles également ont indiqué « un acte de terroriste a été retenu, c’est le principal ».
Maître Claude Lienhard, avocat de plus d’une cinquantaine de parties civiles a estimé « le verdict est à la hauteur », « cette très lourde condamnation est le résultat du constat : pas d’arme, pas d’attentat ».

La FENVAC, partie civile dans ce dossier et représentée par le cabinet de Maître De Montbrial, était présente lors des audiences afin d’apporter son soutien aux victimes ainsi qu’à leurs proches.

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