Le mercredi 11 mars 2020, la FENVAC participait à la 16ème cérémonie européenne en hommage aux victimes du terrorisme, qui se déroulait dans les locaux de l’UNESCO à Paris.
Comme chaque année, la cérémonie était organisée par la Commission Européenne, et plus particulièrement par le RAN-RVT (Radicalisation Awareness Network – Remembrance of Victims of Terrorism working group), groupe de travail ayant pour mission de faire remonter les expériences personnelles des victimes du terrorisme (victimes directes ou indirectes) afin de mieux appréhender leurs souffrances et tendre vers une amélioration de leur statut et de leurs droits.
Une centaine d’invités assistait à cet hommage animé par Monique Pariat, Directrice Générale chargée des affaires migratoires et intérieures pour la Commission européenne en présence de nombreuses personnalités telles qu’Audrey Azoulay (Directrice générale de l’UNESCO), Nicole Belloubet (Ministre de la Justice, Garde des sceaux). Parmi les victimes présentes, Aristide Melissas (victime des attaques de New-York en 2017), Marta Buesa (fille de Fernando Buesa, décédé dans un attentat perpétré par l’ETA en 2000), Marie Hourcastagnou (victime de l’attentat au Bataclan en 2015) et Arnaud Lançon (frère de Philippe Lançon, victime de l’attentat de Charlie Hebdo en 2015) ont pris la parole pour livrer leur témoignage.
Certaines victimes suivies par la FENVAC étaient également conviées à l’évènement, telles que Colette CATENI et Pasquale Maugeri de Morant.
Pour rappel, si depuis 16 ans la cérémonie se tient le 11 mars, c’est en mémoire des victimes des attentats les plus meurtriers commis en Europe : ceux de la gare d’Atocha à Madrid en 2004 dans lesquels 1858 personnes avaient été blessés et 191 tuées.
Ce temps de recueillement émouvant a été l’occasion de mettre les victimes du terrorisme à l’honneur et de leur attribuer un temps de parole pour raconter leur histoire, mettre des mots sur leurs souffrances et les entendre sur les progrès à accomplir au regard de la prise en charge.
La succession de témoignages de victimes au profil différent – victime blessée psychologiquement, victime blessée physiquement ; proche de victimes décédées (dont les noms ont été précités) et primo-intervenants (avec l’intervention d’Ingrid Sanders, travaillant dans les forces de police belge lors de l’attentat de Zaventem en 2016) – ont ainsi rappelé la cruauté du terrorisme : frapper n’importe où et n’importe qui. Une injustice voire une fatalité dignement exprimée par les victimes qui sont courageusement revenues sur leur combat pour la résilience.
Ce temps de recueillement a été ponctué d’une minute de silence en hommage à toutes les victimes et les proches des victimes du terrorisme, ainsi que par des interprétations lyriques par le violoniste Paul Zientara et le Choir du lycée Racine de Paris.
Au-delà d’être un temps de mémoire indispensable, ce rendez-vous européen est également un moment d’échange pour permettre aux initiatives européennes visant à l’amélioration de la prise en charge des victimes d’actes de terrorisme d’être au plus près des besoins exprimés.
Ainsi, a été annoncée la création du projet pilote du Centre européen d’Expertise pour les Victimes de Terrorisme dont le but principal est de soutenir les Etats-membres dans l’assistance et l’aide apportées aux victimes après un attentat.
Le fonctionnement de ce Centre se fait en étroite collaboration avec le groupe de travail RAN-RVT ainsi que le Réseau Européen d’Associations de Victimes de Terrorisme (NAVT – European Network of Associations of Victims of Terrorism) et le consortium d’associations d’aides aux victimes Victim Support Europe, ainsi que de l’Association française des Victimes de Terrorisme, la Fondation Lenval et le Centre national de psycho-traumatologie des Pays-Bas (ARQ).
Ses deux principaux objectifs sont la création de manuels et la mise en place de formations, ainsi que l’établissement d’un pôle d’expertise à disposition des autorités nationales et des différents organismes d’aide aux victimes.
Parallèlement, la Commission européenne a profité de cette rencontre pour annoncer une nouvelle stratégie sur les droits des victimes pour 2020-2024, dont l’objet sera tout d’abord de renforcer le rôle des victimes de la criminalité ainsi que la coopération et la coordination entre les autorités nationales, tout en améliorant la protection et l’assistance fournie aux victimes dans l’accès à l’indemnisation, avec une attention plus particulière portée aux victimes les plus vulnérables, dont les personnes victimes d’un acte de terrorisme.
Prises à l’échelle européenne et impulsées grâce aux associations et ONG de défense des intérêts des victimes du terrorisme, ces initiatives représentent des avancées positives pour la reconnaissance de leurs droits.
La FENVAC a, à plusieurs reprises, alerté sur les différences de traitement qui pouvaient exister entre les victimes du terrorisme d’un Etat membre à un autre et plaide pour une uniformisation de leur prise en charge par la création d’un statut européen, offrant les mêmes droits et les mêmes garanties aux victimes et ce, quelle que soit leur nationalité. C’est pourquoi la Fédération, qui remercie le RAN pour son invitation, maintiendra des liens étroits avec cette instance pour collaborer à toute réflexion relative aux droits des victimes du terrorisme.
Retrouvez le programme détaillé de la cérémonie ici :
Egalement, les dessins illustrant les interventions des victimes, acteurs de la société civile et personnes politiques, présentes lors de l’évènement :
Marta Buesa (gauche), Marie Hourcastagnou (droite)
Arnaud Lançon (gauche), Ingrid Sanders (droite)
Aristide Melissas
A gauche (en commençant par le haut) : Gilles de Kerchove, Monique Pariat, Didier Reynders, Jørgen Watne Frydnes et Nicole Belloubet
A droite (en commençant par le haut) : Audrey Azoulay, Begoña Odriozola Farre, Katarzyna Janick-Pawlowska et Vladimir Voronkov
Illustration "growing stronger together"
Arbre de la mémoire, dont les mots, adressés à l’ensemble des victimes du terrorisme et de leurs proches, ont été écrits en par tous les participants et accrochés aux branches à l’issue de la cérémonie