Il y a huit ans, le 5 août 2016, un incendie se déclarait dans le sous-sol du bar le Cuba Libre situé à Rouen. Quatorze jeunes perdront la vie.
Le plafond et les murs de la cave s’étaient enflammés à cause des étincelles projetées par les bougies d’un gâteau d’anniversaire. Les plaques de mousses de polyuréthane, utilisées pour insonoriser le sous-sol, étaient de mauvaises qualité et inadaptée par rapport à l’utilisation qui en été faite.
Au lendemain des faits, une information judiciaire était ouverte. L’instruction viendra révéler notamment que l’issue de secours du sous-sol était verrouillée rendant l’évacuation de l’ensemble personnes présentes impossibles. En effet, l’escalier donnant accès au sous-sol était trop étroit et trop bas de plafond pour permettre l’évacuation de tous les clients de l’établissement présents ce soir-là. Par ailleurs, les cogérants avaient aménagé le sous-sol en violant plusieurs normes de sécurité, entre autres en n’utilisant pas de la mousse insonorisante non inflammables pour les plafonds et difficilement inflammables pour les parois verticales. L’absence de détecteur de fumée, de système de désenfumage et d’extincteur avait également contribuer à la survenance de l’accident.
À l’issue de l’instruction, les co-gérants de l’établissement seront finalement renvoyés devant le tribunal correctionnel de Rouen. Au cours du procès, qui s’était déroulé du 9 au 16 septembre 2019, les co-gérants avaient expliqué qu’il n’avait jamais déclaré le sous-sol du bar, qui servait de dancing, par crainte de la résiliation du bail par le propriétaire des lieux. Par conséquent, il n’y avait jamais eu de contrôle de la commission de sécurité.
Les co-gérants seront reconnus coupables d’homicides et blessures involontaires et condamnés à cinq ans d’emprisonnement dont deux ans avec sursis ainsi qu’à l’interdiction définitive de gérer un établissement recevant du public.
La FENVAC était présente pour assister à l’ensemble des débats et apporter son soutien aux proches des victimes ainsi qu’aux rescapés. Le procès avait été particulièrement lourd émotionnellement, du fait de la souffrance des familles et du désarroi des accusés.
Depuis l’incendie, de nombreux établissements recevant du public, et plus particulièrement des bars et des boîtes de nuit, ont fait l’objet de contrôles renforcés afin qu’un tel drame ne se reproduise plus.
Aujourd’hui nous rendons hommage aux disparus ; Julie, Romain, Sarah, David, Steeve, Jennifer, Florian, Mégane, Zacharia, Donatienne, Maverick, Ophélie, Brahim et Karima. Nos pensées vont à leurs proches ainsi qu’aux rescapés de ce terrible drame.
Nous n’oublions pas.
