Il y a vingt-deux ans, le 26 septembre 2002, le Joola, ferry assurant la navette entre Dakar et la région naturelle de Casamance, se retournait en moins de dix minutes au large de la Gambie.
Il était surchargé de plus de trois fois le nombre normal de passagers.
Mille huit cent soixante-trois personnes perdront la vie dont vingt-deux français et soixante-quatre seront choquées.
En 2003, le Parquet de Dakar classait le dossier pénal estimant que seul le capitaine du bateau avait été responsable de sa surcharge. Disparu dans le naufrage, l’action pénale était éteinte à son égard. Le gouvernement sénégalais indemnisera les familles des victimes à hauteur de 19 000 euros.
En août 2003, une information judiciaire était ouverte en France pour homicides involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité, blessures involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité, et non-assistance à personne en péril, à la suite d’une plainte de familles de victimes.
En octobre 2014, les juges d’instruction d’Évry rendaient une ordonnance de non-lieu. La cour d’appel confirmait cette ordonnance en 2016. En effet, malgré l’existence de charges suffisantes contre sept responsables sénégalais civils et militaires, il était question d’une immunité de juridiction qui leur permettait d’échapper à la compétence des tribunaux français.
Le 16 octobre 2018, la même analyse était adoptée par la Cour de cassation.
La FENVAC s’était mobilisée au lendemain du naufrage pour venir en aide aux proches des victimes françaises décédées et au seul rescapé français, Patrice Auvray.
L’impossibilité de tenir un procès constitue un obstacle dans leur chemin vers la résilience.
Pour honorer la mémoire des victimes, un monument commémore la tragédie à Ziguinchor dans un parc au bord du fleuve.
Aujourd’hui, nous adressons toutes nos pensées et notre soutien aux proches des disparus ainsi qu’aux rescapés de ce drame.
Nous n’oublions pas.